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Géographie / Terroir

LES SECRETS D'UN GRAND TERROIR : L'EXPRESSION D'UN TERROIR UNIQUE AU COEUR DES ALPES EN SAVOIE MONT BLANC POUR DE GRANDS VINS

COTEAU DE TORMERY : "une nature extrême, un joyau rare", 
BERCEAU HISTORIQUE DE NAISSANCE DU CHIGNIN-BERGERON.

une nature extrême : CHIGNIN / TORMERY c'est avant tout un coteau extraordinaire par sa verticalité, sa géologie et des sols originaux

un joyau rare : mais aussi un vin prestigieux à la production  confidentielle.

A la porte des Alpes, notre vignoble est partie intégrante du Parc naturel régional du Massif des Bauges.

Adossés aux versants Sud du Massif des Bauges, le coteau de Torméry, exposé sud ou sud-ouest, bénéficie d’un ensoleillement important et est protégé des vents du Nord et Nord-Est. Les larges vallées de la Combe de Savoie et les pentes raides du coteau favorisent l’exposition et permettent ainsi une maturité optimum des raisins.

La cluse de Chambéry, de tout temps, a été une voie de passage privilégiée entre les pays de France et d’Italie, et la vigne y était plantée dès la période romaine. 

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RACINES D'UN VIGNOBLE

Si un grand vin est le résultat d'une relation harmonieuse et de qualité entre l'homme, la vigne et la nature, le terroir en est son fondement

Il y a sur le Coteau de Torméry une relation forte entre la qualité du vin et les particularités du lieu. 

Il est situé sur le géosite de la roche de la Savoyarde, label GEOPARC obtenu par le PARC NATUREL REGIONAL du Massif des Bauges.

La particularité du terroir réside dans la présence d'éboulis calcaires donnant un coteau très pierreux emmaganisant la bienfaisante action du soleil pendant le jour et la restituant la nuit. Ainsi, nos raisins ont un haut degré de maturité et ce caractère particulier de finesse et de bouquet.

QUAND LA GEOLOGIE VOUS TOMBE DESSUS OU L'HISTOIRE DU ROC DE TORMERY

Le vendredi 28 août 1903, un écroulement projette 3 à 400 mde rochers depuis le sommet du Roc de Torméry jusque sur le vignoble de Chignin, heureusement sans toucher le petit hameau éponyme qui, à l'époque, abrite les villageois. 

Des experts s'en mêlent : Henry KUSS (1852-1914), Inspecteur Général de 2ème classe et chargé de la division Sud-Est est dépêché de Paris afin d'évaluer la situation : il est urgent ... d'attendre, tout en surveillant !

Suivi ensuite par Pacher, Billard et Ravier tous les 6 mois. Mais la menace est toujours là !

Pour résoudre définitivement le problème, le département et l'état vont financer une opération de la dernière chance :

Le 2 avril 1912, le gouvernement vote une loi octroyant 600 000 francs au département. 

Le 5 juillet 1912, le Conseil Général de la Savoie vote une subvention complémentaire de 40 000 francs.

Le 23 août 1912, le Conseil Général décide la création d'une commission de suivi, Monsieur Girard-Madoux, Conseiller Général et Maire de Chginin est chargé de sa mise en place et de son suivi.

22 mai 1913 : dynamitage du Roc de Torméry . Le rocher du Guet sera dynamité, tout au moins les 2 blocs latéraux, la partie centrale devant faire l'objet d'un soutènement de confortation. La maison Davey, Bickfort, Smith et Cie de Rouen est chargée du minage des blocs : 600 kgs de dynamite-gomme sont employés dans les blocs à abattre. 1 500 mètres de cordeaux détonants sont nécessaires afin de réaliser l'explosion simultanée de l'ensemble des charges.

LA CROIX DE TORMERY

Au sommet de la montagne, deux croix dominaient autrefois le territoire de Chignin, la "Croix de Torméry" et, au sommet du couloir de La Tour, la "Croix de Chignin".

Ces croix, qui servaient aussi de bornes marquant les confins des territoires de Chignin et de La Thuile, sont mentionnées au début du XVIIIe siècle dans un rapport du géomètre André Tentorio qui a réalisé la mappe de Chignin en 1728 et 1729, et leur position est donnée avec précision. 

Dans un rapport intitulé "Verbal pour les limites entre les communautés de La Thuile, de Francin, des Marches, de Saint Jeoyre et de Cruenne", il est dit que Croix de Torméry était "distante du Rocher de Midy de cent et trois trabucs et huit pieds. La ditte croix visante le pas de la Biche qui est distant dycelle de cent soixante trabucs et six pieds". Le Pas de la Biche, franchi par le sentier reliant Torméry à la Thuile, était aussi appelé "Les Eguilles" par les français en 1709 et "Trou de Chignin" aujourd'hui.

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Le samedi 31 août 2013, une plaque commémorative a été scellée dans le rocher au lieu-dit « l’échelle du rocher de Torméry ». Une bénédiction de la Croix de Torméry par le père Yann FOUTIAU,  aumônier des 13ème et 27ème BCA, a eu lieu le dimanche 1er septembre à 11h00 sur place.

... Une belle randonnée avec un départ au coeur du vignoble de Chignin (1h30 à 2 heures de montée, prévoir la journée pour circuit avec retour par Montmélian) pour aller admirer la plaque commémorative et découvrir "l'échelle du rocher de Torméry" et son magnifique mur de soutènement réalisés en 1913. Possibilité de départ de La Thuile.

L'HISTOIRE DU "VIN DES ABYMES" SUR LES PENTES RECONQUISES DU MONT GRANIER SUITE AU GLISSEMENT DE 1248 (*)

Les appellations « Vin d’Apremont » et « Vin des Abymes » sont parmi les plus connues des Vins de Savoie. Ces terroirs viti-vinicoles dominent la vallée de Chambéry au pied du Mont Granier et s’étendent sur les communes d'Apremont, Les Marches, Myans et Chapareillan dans les Alpes françaises.

La vigne s’impose en une quasi-monoculture sur ce versant de la cluse de Chambéry.

Cependant ce terroir se distingue des autres par un paysage original né de son histoire exceptionnelle. En 1248, un glissement de terrain s’est produit à la base du massif de Chartreuse, entrainant avec lui un pan entier de la montagne. Plus de cinq cent millions de mètres cubes de boue et rochers calcaires se sont déplacés sur les versants.

La détermination de la  limite atteinte par l’écoulement de débris a sans cesse été étendue au cours du XXème siècle. D’une extension de 32 km2, c’est le plus important glissement de terrain historique en Europe.

Comment et à quel rythme ce paysage viticole original s’est-il construit au cours des siècles ?

Le vignoble médiéval

Cette catastrophe a entièrement détruit un territoire densément aménagé et parfaitement inséré dans le réseau des pouvoirs étatiques et ecclésiastiques régionaux du royaume de Savoie. Cinq paroisses ont été rayées de la carte et les pertes humaines ont été estimées à environ 1 000 personnes. Antérieurement à la mise en place de cet écroulement, la viticulture savoyarde y est attestée dès le début du 6ème siècle.

Le glissement du Granier a entièrement « réinitialisé » cet espace et détruit ce vignoble. Les textes contemporains de la catastrophe décrivent un paysage lunaire et à la morphologie chaotique qui porte depuis le nom évocateur d’  « Abymes ». Ce nouveau paysage est constitué de creux occupés par des zones humides (lacs et marais) et de bosses particulières appelées localement « mollards » (fig.1- Vignoble des "Abymes" au pied du Granier et fig 2- Aménagement d'une parcelle viticole). Il s’agit de buttes de tailles variées dont les rochers peuvent émerger. Ces terres désolées sont très vite l’objet de batailles fréquentes entres les royaumes de Savoie et de France  (Dauphiné) jusqu’au milieu du XIXème siècle.

Immédiatement après l’écroulement , une politique d’aménagements ruraux se met en place en parallèle de la création de la ville nouvelle de Les marches. Les habitants des alentours prennent individuellement alors possession de ces terres essentiellement exploitées en pâturage.  Les rares documents d’archives  indiquent que la vignes est présente dans toute la vallée de Chambéry, mais nulle part elle n’y règne en monoculture.

La vigne est souvent complantée, c’est-à-dire associée à une autre culture sur une même parcelle. Ainsi, elle peut être accrochée aux troncs des châtaigniers ce qui est une pratique caractéristique du vignoble savoyard jusqu'au 20ème siècle.

Le vignoble au 18ème siècle

La première reconstitution fidèle du paysage des Abymes est rendue possible grâce à un document exceptionnel du XVIIIème siècle. Il s’agit de la mappe sarde, le plus ancien cadastre moderne du territoire français levé dans l’ancien royaume de Savoie.

Pour le territoire des Abymes c’est aussi le premier document qui atteste officiellement la propriété individuelle après l’effondrement du Granier. Les mappes des Marches et d’Apremont datent de 1732 et 1760 (fig.3 - Extrait de la mappe sarde d'Apremont (1732). Les cartes topographiques sont assorties de registres qui indiquent pour chaque parcelle le propriétaire, la nature du sol et le rendement des terres en raison de son objectif fiscal.

Ces documents sont précieux pour l’étude de la viticulture puisque l’estimateur de la valeur des terres décrit avec exactitude les taux de rendement de ces nouvelles parcelles viticoles. Les informations apportées par ce premier cadastre permettent de comparer par exemple les parcelles de vignes situées sur ou en dehors de l’éboulement.

Ainsi, sur la mappe d’Apremont, on peut distinguer 2 types de parcelles de vignes.

Sur l’éboulement les parcelles de vignes sont plus rares, disséminées et en forme de cellules délimitées par des routes qui serpentent entre les obstacles pour s’adapter à la morphologie chaotique.

En dehors de l’éboulement, les parcelles ont une surface plus importante et de forme géométrique classique. Cinq siècles après la catastrophe, la surface du vignoble atteint 15 % (fig.4 - Carte de la nature des sols)

Le vignoble moderne

Au début du XIXème siècle la viticulture prend un essor important qui s’accélère au XXème siècle avec le classement des vignobles en appellation contrôlée. De nouvelles parcelles sont aménagées et plantées en vigne.

Cette mise en valeur a nécessité des travaux considérables mettant en jeu de larges épierrements, concassages, et travaux de minages. Les pierres extraites sont utilisées pour délimiter les nouvelles parcelles et terrasses agricoles. Cette trame dense dessine un réseau cellulaire dont on peut lire la chronologie. Chaque nouvelle cellule s’appuie sur des éléments d’aménagement déjà en place comme les routes, et subit les contraintes naturelles qui n’ont pas pu être effacées.

Malgré la mécanisation de ces dernières années de nombreux mollards et rochers subsistent. Ces travaux viticoles s’accompagnent de l’implantation d’abris temporaires ou celliers disséminés dans les vignes et appelés « sartos ».

Au XIXème siècle, le vignoble appartient essentiellement à des habitants étrangers aux communes, ces « sartos » sont alors habités au moment des travaux viticoles. Ils peuvent parfois se résumer à de simples refuges aménagés sous des blocs tels des abris sous roches. 

(*) Référence (texte et illustrations) : L’histoire du « Vin des Abymes » sur les pentes reconquises du Mont Granier suite au glissement de 1248 (Savoie, France) - F. BIASINI, C. PETIT, A. QUIQUEREZ, avec la collaboration de G. GARLATTI - source : IVème Congrès International des Terroirs vitivinicoles 2012 

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